Découvrez l’histoire inspirante de Couvoir Amar et son engagement à transformer le secteur avicole à travers "PROJET BI "

Découvrez l’histoire inspirante de Couvoir Amar et son engagement à transformer le secteur avicole à travers  "PROJET BI "

1.      M. Amar, pouvez-vous nous raconter brièvement l’histoire de Couvoir Amar et ce qui a inspiré la création du "PROJET BI" ?

La création de Couvoir Amar a été inspirée par plusieurs facteurs liés aux besoins croissants du secteur avicole au Sénégal et aux ambitions de ses fondateurs : répondre à une forte demande en poussins de qualité, promouvoir l'autosuffisance dans le secteur avicole, encourager le développement de l'aviculture local, innover et moderniser la production avicole, répondre à des opportunités entrepreneuriales.

La vision de Couvoir Amar est donc profondément ancrée dans le développement durable, l’innovation et le soutien à l’économie locale. C’est d’ailleurs dans ce cadre que s’inscrit « PROJET BI » qui est mise en place pour aider les femmes du milieu rural à avoir des revenus dans l’élevage de volaille en plus d’assurer leur sécurité alimentaire.

 

2.      Pourquoi avez-vous choisi de cibler spécifiquement les femmes et les jeunes dans ce programme ?

Au Sénégal, les femmes sont des actrices de développement dans pratiquement tous les secteurs. Représentant plus de 50% de la population suivant le dernier recensement de la population, elles sont à elles seules, 39% de la population active. (Source : Réseau Entreprendre 2023).

Mais, si dans la capitale et les grandes villes, elles sont employées ou entrepreneuses, les femmes en milieu rural vivent dans des conditions plus difficiles.

En effet, un grand nombre de femmes en milieu rural fait face à des difficultés socio-économiques au quotidien : conditions de vie précaires, insuffisance d’activités génératrices de revenus et analphabétisme.

Pour les jeunes, les inclure dans un programme de développement économique en milieu rural est crucial pour assurer la pérennité des communautés, stimuler l'innovation et créer des opportunités locales. Cela prévient l'exode rural, favorise l'entrepreneuriat, intègre des pratiques modernes et durables et réduit l’immigration clandestine. Leur participation renforce la cohésion sociale, répond à leurs besoins spécifiques, et inspire d'autres jeunes à s'impliquer. En somme, ils sont un moteur essentiel pour revitaliser et développer durablement les zones rurales.

 

3.      Comment ce programme contribue-t-il à l’autonomisation des femmes et des jeunes, ainsi qu’à la sécurité alimentaire dans les zones rurales ?

« PROJET BI » vise à créer des opportunités économiques pour les femmes et les jeunes des zones rurales grâce à l’élevage de poussins. Il repose sur deux secteurs : les démarreurs, ou unités mères, qui élèvent les poussins jusqu’à 28 jours, et les petits exploitants, qui les achètent à un coût réduit pour simplifier leur élevage.

Les démarreurs bénéficient d’un prix avantageux de 500 francs pour les poussins, établi par le couvoir. De plus, la vaccination est déjà effectuée avant la livraison, réduisant les risques sanitaires, et les dépenses. Cette configuration, combinée à des coûts de démarrage faibles, facilite leur travail et leur permet de livrer des poussins robustes à un prix accessible à 28 jours.

Les petits exploitants, principalement des femmes et des jeunes sans expérience, achètent ces poussins démarrés déjà adaptés aux conditions locales. Cela leur évite d’investir en produits vétérinaires ou en aliments spécifiques. Ces poules contribuent à l’autosuffisance alimentaire des foyers et permettent de générer des revenus par leur vente, renforçant l’autonomie économique des ménages ruraux.

Pour ces petits exploitants, cette activité représente une première expérience d’élevage qui, avec assiduité et suivi, peut leur permettre de développer les compétences nécessaires pour devenir, à terme, des unités mères eux-mêmes. En acquérant progressivement de l’expérience dans l’élevage, ces femmes et jeunes peuvent envisager de faire évoluer leur activité, de commencer à élever des poussins et de jouer un rôle clé dans la chaîne de valeur, tout en renforçant leur autonomie financière et alimentaire.

4.      Quels sont les mécanismes mis en place pour assurer la durabilité du modèle économique et accompagner les bénéficiaires ?

Pour assurer la durabilité du programme PROJET BI et accompagner les bénéficiaires, plusieurs mécanismes clés sont mis en place :

  1. Modèle économique durable : accès à des financements adaptés (micro-crédits, subventions), réduction des coûts de production, diversification des revenus et adaptation aux contextes locaux.
  2. Formation et accompagnement : enseignement en gestion d’élevage et d’entreprise, suivi technique, création de coopératives pour partager ressources et savoir-faire.
  3. Accès aux marchés : circuits courts, infrastructures logistiques adaptées.
  4. Santé animale et environnement : vaccination faite au couvoir, gestion des maladies, pratiques écologiques (valorisation des déchets).
  5. Gouvernance et partenariats : collaboration avec les ministères concernés, les ONG et acteurs locaux, suivi-évaluation participatif pour ajuster les stratégies.

Ces approches combinées favorisent la sécurité alimentaire, la rentabilité et l’autonomie des bénéficiaires.

 

5.      Quels défis avez-vous rencontrés dans la mise en œuvre de « PROJET BI » et quelles sont vos ambitions pour son développement futur ?

« Projet BI » rencontre plusieurs défis dans sa mise en œuvre.

L'accessibilité des zones rurales reste une difficulté majeure en raison du manque de connaissances et de routes praticables. De plus, la vente de poussins démarrés est encore peu connue au Sénégal. Au début, les unités mères hésitaient à vendre les poussins de 28 jours, doutant de la possibilité de les vendre aux femmes, qui préfèrent souvent les poulets industriels, ainsi qu’aux éleveurs, incertains quant à la rentabilité de l’opération.

On constate également que l'absence d'accès à une alimentation spécifiquement adaptée aux besoins nutritionnels de la souche de poussins proposée constitue un frein important à l'adhésion des cibles. Ce manque d'adéquation entre l'aliment disponible et les exigences particulières de cette souche engendre des réticences, pouvant résulter en une méfiance envers le produit ou en une baisse de la performance attendue. Une telle situation souligne la nécessité de mettre en place des solutions ciblées, telles que le développement d'une offre alimentaire adaptée et facilement accessible, pour répondre efficacement aux attentes des éleveurs et renforcer leur confiance dans le produit.

Malgré ces obstacles, « Projet Bi » nourrit de grandes ambitions pour le futur. Il aspire à créer des activités en milieu rural, afin de stopper l'exode rural, l'émigration clandestine, et le déficit démographique causé par le départ des jeunes vers les villes. Cela contribuera à l'évolution des villages, souvent marqués par une population vieillissante. « Projet Bi » vise également à assister les femmes dans leurs ménages, leur offrant la capacité d’intervenir financièrement et d'alléger la charge de travail des hommes, permettant ainsi à ceux-ci de se concentrer davantage sur l’évolution familiale et les projets éducatifs des enfants. Enfin, le projet contribue à la scolarisation en offrant aux enfants des zones rurales une alternative aux petites activités informelles comme la vente d'eau ou de petits produits au bord de la route. Ces enfants pourront ainsi aller à l'école, augmentant le taux d’alphabétisation.

 

6.      Quel message souhaiteriez-vous transmettre aux partenaires potentiels et comment peuvent-ils soutenir cette initiative ?

Nous sommes animés par une conviction profonde : chaque femme mérite d’avoir accès aux outils, aux connaissances et au soutien indispensables pour exploiter pleinement son potentiel, que ce soit dans sa vie familiale, domestique ou professionnelle. À travers la production avicole, nous voyons une opportunité unique d’autonomiser les femmes, en leur permettant d’améliorer leurs conditions de vie et de bâtir un avenir durable pour elles et leurs familles. 

Le « Projet bi » incarne cette vision ambitieuse en se fixant pour objectif d’accompagner 500000 femmes d’ici 2027. Ce projet vise à leur fournir les compétences, les ressources et l’appui nécessaires pour développer des activités avicoles rentables, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire, à l’indépendance économique et à l’émancipation sociale. 

Toute contribution, qu’elle soit financière, matérielle ou humaine, serait d’une valeur inestimable pour atteindre cet objectif. Votre aide nous permettrait de doter ces femmes des moyens nécessaires pour lancer leur propre entreprise avicole, surmonter les obstacles initiaux et prospérer durablement. Ensemble, nous pouvons transformer des vies, renforcer les communautés et faire de cette vision une réalité tangible.

Interview réalisée avec M.Serigne Amar CEO Couvoir Amar 

https://www.couvoiramar.com/